Recherche
Ressources
Contribuer et partager
Accueil
Menu
Recherche

Rythme des Progrés


En juillet 2016, à la moitié de l'initiative FP2020, les 69 pays les plus pauvres du monde ont atteint une nouvelle étape : pour la première fois dans l'histoire, le nombre de femmes et de jeunes filles utilisant une méthode moderne de contraception a dépassé les 300 millions.


Le nombre de 300 millions représente bien plus qu'une simple statistique. Il s'agit du nombre inédit de femmes et de jeunes filles qui peuvent désormais prendre le contrôle de leur propre santé et façonner leur propre vie et famille.


Il est nécessaire d'avoir de nombreuses infrastructures et un grand niveau d'expertise pour parvenir à offrir des services de planification familiale à 300 millions de personnes. En soi, cela représente déjà une très grande réussite. C'est d'autant plus impressionnant lorsque l'on pense qu'il y a juste 13 ans, en 2003, le nombre d'utilisatrices de contraceptifs ne s'élevait qu'à 200 millions.


Les données du rapport de cette année soulignent les progrès que la communauté de la planification familiale a réalisés depuis le Sommet de Londres de 2012 sur la planification familiale, selon les 17 Indicateurs de base FP2020. Ces données identifient également une partie des difficultés qui continuent à exister au niveau mondial, régional, national et infranational.

Dans de nombreux pays, le recours à la planification familiale est en hausse. Les taux de prévalence contraceptive sont en augmentation dans de nombreuses régions. Dans les régions où le taux d'utilisation de contraceptifs est déjà élevé, les progrès se traduisent par une meilleure prestation des services et l'amélioration des soins de santé :

  • En Afrique de l'Est et australe, la région qui a connu la croissance la plus rapide de l'utilisation des méthodes modernes et la diminution la plus radicale des besoins non satisfaits et où, pour la première fois, plus de 30 % des femmes utilisent une méthode moderne.
  • En Afrique de l'Ouest, où le taux d'utilisation de contraceptifs a toujours été bas, plusieurs pays ont renforcé leurs programmes de planification familiale et commencent à observer une augmentation de la prévalence contraceptive. Les neuf pays de l'Afrique de l'Ouest du Partenariat de Ouagadougou ont atteint leur objectif collectif : compter 1 million d'utilisatrices de plus en 2015, par rapport à 2011. Ils se sont désormais fixé un objectif encore plus ambitieux : compter 2,2 millions d'utilisatrices de plus en 2020, par rapport à 2015.
  • Dans plusieurs pays asiatiques, où les taux d'utilisation des contraceptifs modernes sont relativement élevés et la population des femmes en âge de procréer est très importante, les systèmes de santé fournissent déjà des services à un très grand nombre d'individus. Il existe plus de 230 millions d'utilisatrices de méthodes modernes de contraception dans les pays asiatiques FP2020, et de véritables efforts sont nécessaires juste pour parvenir à maintenir ce niveau de service, et encore plus pour atteindre les 90 millions de femmes mariées ou en couple en Asie qui ont toujours un besoin non satisfait. Toutefois, un grand nombre de ces pays prennent des mesures pour améliorer la qualité des services et augmenter la gamme des méthodes disponibles, tout en visant également à élargir les services.

Ensemble, les efforts des pays FP2020 et des partenaires ont un impact positif sur l'utilisation de contraceptifs. Le graphique de gauche révèle qu'il existe désormais 30,2 millions d'utilisatrices de méthodes modernes de contraception de plus, par rapport à 2012. Ce résultat dépasse les prévisions de la tendance historique de 25 %. Cependant, même si ce progrès est significatif, il s'agit de 19,2 millions d'utilisatrices de moins que le rythme de croissance nécessaire pour atteindre notre objectif de 120 millions d'utilisatrices de plus d'ici 2020.


Une façon d'accélérer les progrès est de porter une plus grande attention aux objectifs, difficultés et pistes d'amélioration au niveau national. Au niveau mondial, les estimations annuelles donnent à la communauté mondiale une façon claire de surveiller les progrès par rapport à l'objectif global de FP2020. Au niveau national, cependant, les 38 pays qui se sont engagés auprès de FP2020 surveillent les progrès effectués pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés. Ces 38 pays utilisent les données des Indicateurs de base FP2020, des outils tels que la courbe en S (voir page 17) et d'autres données nationales et infranationales pour comprendre leurs tendances actuelles et orienter leurs actions dans les années à venir.


Comme de nombreux pays d'Afrique de l'Est et australe, le Kenya, par exemple, connaît une période de croissance rapide de son taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM). Selon des données récentes, le Kenya est sur la bonne voie pour atteindre l'objectif de FP2020. Cependant, les progrès sont très inégaux dans le pays : les taux d'utilisation sont restés très bas dans de nombreux pays (TPCM de 5 % chez les femmes mariées des comtés du nord-est, par rapport à 67 % dans les comtés du centre) et le taux d'utilisation de contraceptifs parmi les plus pauvres représente la moitié du reste de la population. 3 Les partenaires de la planification familiale se rassemblent en groupes de travail techniques pour examiner plus attentivement ces données en gardant à l'esprit comment aider ces populations difficiles à atteindre.


La décentralisation récente du Kenya, qui a fait passer la responsabilité des services de santé du gouvernement fédéral aux 47 pays nouvellement établis, entraîne des difficultés supplémentaires, particulièrement en ce qui concerne la procuration des contraceptifs. En tant que point de coordination entre les donateurs, les ministères du gouvernement, les partenaires de prestation des services et de plaidoyer, la plateforme FP2020 facilite l'action pour assurer que le gouvernement puisse fournir suffisamment de contraceptifs et que les comtés puissent offrir des services de planification familiale de grande qualité.

QUE POUVONS-NOUS AMÉLIORER ?
Nous pouvons former des partenariats plus efficaces pour soutenir la réalisation des objectifs nationaux et répondre aux problèmes persistants, comme les ruptures de stock, la qualité des soins, la diversité des méthodes utilisées et l'arrêt des contraceptifs.

L'Inde, le plus grand pays FP2020, est un autre exemple, avec plus de 130 millions d'utilisatrices de contraceptifs. L'Inde termine actuellement l'analyse de son Enquête nationale sur la santé de la famille (NFHS- 4). Une fois terminée, l'ensemble complet des données nationales et étatiques de l'Enquête représentera une occasion importante d'évaluer les progrès. Cependant, le gouvernement examine déjà de plus près ses données de programme existantes et vise à fournir une plus grande gamme de méthodes à court terme et à long terme, y compris des contraceptifs injectables, par le biais du secteur public. L'Inde augmente également ses investissements en planification familiale post-partum et prend des mesures visant à améliorer la qualité des services de planification familiale. Dans les années à venir, les nouvelles données de NFHS-4 permettront aux partenaires de la planification familiale en Inde de mieux comprendre les progrès effectués jusqu'alors et de façonner leurs programmes et investissements en conséquence.


Voici seulement deux exemples de la façon dont un examen plus détaillé des données de chaque pays peut clarifier la situation existante et révéler les opportunités de prendre des mesures.


Nous pouvons également accélérer les progrès en résolvant les défis persistants qui concernent différents pays. L'analyse des Indicateurs de base dans la 3e partie met en évidence un nombre de problèmes clés :

  • Malgré les progrès, il existe toujours un besoin non satisfait de contraceptifs. De nombreux pays doivent élargir leurs services et en améliorer la qualité pour satisfaire la demande actuelle tout en s'efforçant également de créer une plus grande demande. Les Objectifs de développement durable considèrent la demande satisfaite par des méthodes modernes comme l'indicateur clé de la planification familiale, et les pays qui ne réalisent pas leurs objectifs de FP2020 éprouveront des difficultés à atteindre le taux requis de 75 % de demandes satisfaites d'ici 2030.
  • La diversité des méthodes de contraception disponibles augmente la probabilité que les femmes trouvent une méthode qui réponde à leurs besoins et préférences. Les données de FP2020 sur les méthodes utilisées et la disponibilité des contraceptifs suggèrent que, dans de nombreux pays, les femmes n'ont pas accès à une gamme complète de méthodes à court terme, à long terme et permanentes.
  • Les ruptures de stock restent un problème répandu qui a un impact profond sur la capacité des femmes à utiliser des contraceptifs. Les contraceptifs qui sont censés être disponibles sont trop souvent absents des rayons. Certains pays signalent qu'un grand pourcentage d'établissements sont en rupture de stock des méthodes les plus fréquemment utilisées. Cette situation est particulièrement inquiétante.
  • L'offre de conseils représente un aspect important de la planification familiale fondée sur les droits, et les femmes doivent être informées des diverses méthodes de contraception disponibles et de l'existence de risques secondaires potentiels. Les données suggèrent que de nombreux pays doivent améliorer les conseils pour permettre à davantage de femmes et de jeunes filles de prendre des décisions éclairées.
  • De nombreuses femmes commencent à utiliser des contraceptifs, puis les arrêtent et sont donc exposées au risque de débuter une grossesse non désirée. Les taux d'arrêt des contraceptifs sont particulièrement élevés pour les méthodes à court terme, comme la pilule et les contraceptifs injectables. Dans les pays qui disposent de données, près de 1 femme sur 5 qui utilise la pilule ou des contraceptifs injectables les arrête pour des raisons liées à la méthode.

À la moitié de l'initiative FP2020, nous avons l'opportunité d'accélérer les progrès en portant notre attention sur les défis et occasions que nous pouvons déjà identifier. La base de données factuelles concernant de nombreux problèmes et interventions différents se développe, et les Indicateurs de base fournissent des données importantes sur le paysage de la planification familiale dans chaque pays. Les informations obtenues peuvent nous aider à créer des programmes et des politiques plus efficaces, et à investir de façon plus rentable pour offrir aux femmes et aux jeunes filles les services dont elles ont besoin.


3. Enquête démographique et de santé, Kenya, 2014. Disponible sur : http://dhsprogram.com/publications/publication-FR308-DHS-Final- Reports.cfm

La croissance en contexte : La courbe en S

Cette courbe en du TPCM peut aider les pays à étudier et à comprendre leurs taux de croissance actuels. Cette courbe en S se fonde sur les tendances historiques et suggère que les pays évoluent à un rythme différent, en fonction de leurs niveaux d'utilisation de contraceptifs.

  • Dans les pays où le TPCM est très bas, on constate généralement une croissance annuelle lente du TPCM. La durée de cette période varie selon le pays, mais les pays doivent s'assurer que les obstacles aux services de planification familiale n'empêchent pas la croissance, afin de se positionner d'une façon qui permette d'entrer dans une période de croissance rapide.
  • Les pays entreront dans une période de croissance du TPCM plus rapide. Le taux de croissance et la durée de cette période varient et dépendent de progrès au niveau du suivi des pays et d'investissements judicieux dans des interventions appropriées qui permettront de maintenir les progrès. Les pays qui sont capables de connaître une très grande croissance traverseront cette période rapidement, ce qui augmente les bénéfices potentiels d'un dividende démographique.
  • Enfin, lorsque les contraceptifs sont très fréquemment utilisés et que les besoins de contraceptifs diminuent, la croissance du TPCM ralentit. À ce stade, les programmes doivent se concentrer sur la durabilité à long terme, les améliorations continues de la qualité des services, l'élargissement de la gamme des méthodes disponibles et doivent s'efforcer d'atteindre les groupes mal desservis.
Chapitre :