Résumé
Lorsque les femmes peuvent décider elles-mêmes si
elles souhaitent avoir des enfants et quand, tout le
monde est gagnant.
Le droit de prendre des décisions sur la planification de sa propre famille est à la base même de la liberté de l'être humain et de sa capacité à se développer, à prospérer et à construire un avenir durable. La planification familiale est possible grâce à l'utilisation de méthodes modernes de contraception. Cependant, plus de 225 millions de femmes et de jeunes filles dans les pays en voie de développement (particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables) ont toujours un besoin non satisfait en ce qui concerne ce service de soins de santé de base.1
Family Planning 2020 (FP2020) s'engage à changer cette réalité. Cette initiative part du postulat que toutes les femmes et jeunes filles du monde entier doivent avoir accès aux bénéfices transformationnels de la contraception moderne. À l'issue du Sommet de Londres de 2012 sur la planification familiale, notre objectif est de permettre à 120 millions de femmes et de jeunes filles supplémentaires d'utiliser des méthodes de contraception d'ici 2020. Il est crucial d'atteindre cet objectif pour garantir l'accès universel à la santé et aux droits reproductifs et sexuels d'ici 2030, comme indiqué dans les Objectifs de développement durable. En outre, cette étape importante est capitale pour accélérer les progrès dans tous les secteurs de développement.
Ce rapport marque l'échéance à la moitié de l'initiative FP2020 et aborde les progrès considérables réalisés jusqu'à présent :
- À l'heure actuelle, plus de 300 millions de femmes et de jeunes filles utilisent des moyens de contraception modernes dans les 69 pays les plus pauvres du monde, un résultat que nous avons atteint après plusieurs décennies de travail.
- Plus de 30 millions de ces utilisatrices ont été ajoutées depuis le lancement de FP2020 en 2012.
- Pour la première fois, plus de 30 % des femmes et des jeunes filles utilisent une méthode moderne de contraception en Afrique de l'Est et australe.
- En Afrique de l'Ouest, où l'utilisation des contraceptifs a toujours été très limitée, le Partenariat de Ouagadougou a dépassé son objectif (atteindre 1 million d'utilisatrices supplémentaires entre 2011 et 2015). Désormais, il vise à atteindre 2,2 millions d'utilisatrices supplémentaires entre 2015 et 2020.
Le travail de la communauté de la planification familiale a un impact positif et le résultat obtenu, qui se chiffre à 30,2 millions d'utilisatrices de méthodes de contraception de plus, est bien supérieur à celui que la tendance historique aurait permis de prédire. Cependant, il s'agit toujours de 19,2 millions d'utilisatrices de moins que le nombre que nous avions espéré atteindre aujourd'hui. Cela signifie donc que nous sommes en retard par rapport à notre objectif global.
Néanmoins, la richesse des données dont nous disposons aujourd'hui nous permet d'effectuer une analyse plus minutieuse et d'étudier la situation individuelle de chaque pays. Il en ressort un paysage extrêmement varié au niveau des progrès. Certains pays ont connu une très grande augmentation de l'utilisation des contraceptifs, tandis que d'autres connaissent une augmentation très lente ou semblent être à l'arrêt. La situation est illustrée par une courbe en S, qui représente l'évolution générale de l'utilisation de contraceptifs dans les pays à mesure de leur développement.
Cette information fait partie du kit de ressources que nous utilisons dans la deuxième partie de l'initiative. Nous avons également une meilleure vision de la façon dont les services de planification familiale parviennent à atteindre des souspopulations de femmes et de jeunes filles, ou non. Nous disposons de toujours plus de données de base sur une grande variété de problèmes et d'interventions, y compris les approches centrées sur les jeunes, la diversité des méthodes utilisées, les ruptures de stock, l'arrêt des contraceptifs, les programmes basés sur les droits et la planification familiale post-partum. Les informations obtenues peuvent nous aider à créer des programmes et des politiques plus efficaces, et à investir de façon plus rentable pour offrir aux femmes et aux jeunes filles les services dont elles ont besoin.
Alors qu'il nous reste quatre ans pour atteindre notre objectif de 2020, nous avons optimisé la plateforme FP2020 pour aider les pays et les partenaires à apprendre des leçons tirées et à accélérer les progrès. Le partenariat continue d'évoluer, avec désormais plus de 90 preneurs d'engagement impliqués, parmi lesquels figurent 382 de nos 69 pays cibles. La structure administrative de l'initiative a été repensée pour mieux soutenir les pays. En outre, la création d'un siège de la jeunesse dans le Groupe de référence reflète la volonté de mettre l'accent sur l'inclusion des jeunes dans le partenariat. En redoublant d'efforts pour renforcer la responsabilisation et améliorer la coordination entre les partenaires, nous pourrions également obtenir de grands résultats.
Il est indéniable que la voie qui nous mènera jusqu'à 2020 n'est pas sans encombre. Mais grâce aux outils et aux connaissances dont nous disposons, nous sommes prêts à accélérer le rythme. Le partenariat FP2020 représente un engagement mondial inédit envers les droits, la santé et l'autonomisation de millions de femmes et de jeunes filles. Si nous unissons nos efforts, en changeant notre façon de travailler, et que nous tirons profit des nouvelles ressources et alliances qui ont émergé, nous pourrons respecter la promesse du Sommet de Londres.
1. Singh S, Darroch JE et Ashford LS, Une vue d'ensemble : coûts et avantages de l'investissement dans la santé sexuelle et reproductive 2014, New York : Guttmacher Institute, 2014.
2. Ce nombre n'inclut pas l'Afrique du Sud, qui s'est engagée auprès de FP2020, mais qui ne figure pas parmi les 69 pays cibles. Le RNB de l'Afrique du Sud ne place pas ce pays parmi les plus pauvres du monde, sur la base de la classification 2010 de la Banque mondiale, qui a recours à la méthode Atlas.