Contribution des coprésidents du groupe de référence de FP2020
Lorsque l'on arrive à la moitié d'un parcours, on voit les choses plus clairement.
Lorsque nous repensons à nos débuts, nous pouvons commencer à nous rendre compte du chemin parcouru et des changements que nous pouvons observer autour de nous. Lorsque nous nous tournons vers l'avenir, nous pouvons évaluer (plus précisément que jamais) les efforts que nous devrons fournir pour atteindre notre objectif. Le Rapport de progrès de cette année, qui est publié à la moitié de l'initiative FP2020, se fonde sur cette approche double.
Notre parcours a commencé lors du Sommet de Londres de 2012 sur la planification familiale, au cours duquel la communauté mondiale a renouvelé son engagement envers toutes les femmes qui, peu importe où elles vivent, doivent pouvoir jouir de leur droit fondamental à avoir accès à des services et des produits de contraception sûrs et efficaces. Des dirigeants du monde entier ont manifesté leur unité en se rassemblant et en promettant de placer les femmes et les jeunes filles au coeur du programme de développement mondial. Le mouvement FP2020 a été lancé avec l'objectif ambitieux de fournir des services de planification familiale fondée sur les droits à 120 millions de femmes et de jeunes filles de plus d'ici 2020.
Quatre ans plus tard, nous avons fait de grands progrès. L'accès à la contraception est une priorité de développement à laquelle on accorde toujours plus d'importance, y compris dans les pays où elle ne figurait pas parmi les sujets primordiaux auparavant. On considère de plus en plus la planification de la famille et l'espacement des naissances comme une condition fondamentale pour bénéficier des autres droits de l'homme, pour garantir la santé et la prospérité, ainsi que comme facteur permettant d'atteindre chaque objectif de développement. L'accès aux contraceptifs fait partie des Objectifs de développement durable, le programme qui guidera les progrès du monde pour les 15 prochaines années. Et notre objectif de FP2020 de départ « compter 120 millions d'utilisatrices supplémentaires d'ici 2020 » n'est plus un objectif isolé et lointain, mais bien un repère essentiel pour parvenir à l'accès universel d'ici 2030.
Mais, alors que nous nous réjouissons de ces réussites, nous remarquons également les domaines dans lesquels nous avons des lacunes. Si nous n'accélérons pas les progrès, nous ne pourrons pas tenir notre promesse envers les femmes et les jeunes filles pour 2020 et nos objectifs pour 2030 seront encore plus hors de portée. À l'heure actuelle, nous comptons 300 millions d'utilisatrices de méthodes modernes de contraception. Il s'agit d'un cap important et du résultat de décennies de travail acharné dans les secteurs de la santé et du développement. Néanmoins, nos efforts pour étendre les services de planification familiale volontaire ne donnent pas tous les résultats escomptés. En effet, nous ne parvenons pas à atteindre la totalité des femmes et des jeunes filles que nous avions promis d'aider. Tels sont les défis que nous devons relever dans la deuxième partie de notre parcours.
Dans ce rapport, la question suivante revient souvent : « que pouvons-nous améliorer ? », qu'il s'agisse de renforcer une plateforme, d'enrichir une base de données ou de développer l'une des composantes des services. Dans la continuité de l'esprit du Sommet de Londres, nous invitons la communauté de la planification familiale tout entière à participer à ce dialogue. Que pouvons-nous (nous tous) améliorer ? Nous suggérons trois domaines principaux d'intérêt pour l'avenir :
Responsabilisation : Que pouvons-nous faire pour intégrer dans notre travail de meilleurs mécanismes de responsabilisation, allant du suivi des investissements à l'évaluation de leur impact sur des programmes spécifiques ? Comment pouvons-nous renforcer la responsabilisation des donateurs et des gouvernements, en ce qui concerne l'allocation des ressources, la sécurité des produits et la création de programmes fondés sur les droits ? Que pouvons-nous faire individuellement, dans le cadre de nos capacités institutionnelles, pour tenir nos engagements ?
Partenariats : Comment pouvons-nous nous organiser de façon plus stratégique et efficace pour soutenir les objectifs par pays et relever les défis qui persistent dans tout le secteur ? Comment pouvons-nous faire preuve de plus d'innovation au niveau de nos partenariats, en collaborant davantage, pour assurer que les populations les plus marginalisées aient accès à la planification familiale ? Comment les donateurs peuvent-ils être plus efficaces dans leurs partenariats avec les pays, et comment peuvent-ils adopter une approche commune ?
Jeunesse : Que pouvons-nous faire pour tenir notre promesse envers les jeunes du monde entier ? Comment pouvons-nous traduire l'engagement accru des pays et des donateurs en faveur des jeunes par des programmes adaptés dans le secteur public et le secteur privé de la santé ? Comment pouvons-nous former de véritables partenariats avec les jeunes pour leur offrir des services de contraception de grande qualité qui répondent à leurs divers besoins et sont adaptés à leurs circonstances variées ?
Seuls, une organisation ou un pays ne peut répondre à ces questions. Ils auront besoin de l'énergie et de la coopération des dirigeants, des experts, des partisans et des exécutants de la communauté mondiale. Ce fait s'inscrit, lui aussi, dans l'esprit du Sommet de Londres.
Ensemble, nous avons déjà fait de nombreux progrès. Ensemble, nous pouvons obtenir encore plus de résultats. Nous ne sommes pas encore arrivés à la fin de notre parcours. La promesse que nous avons faite à Londres il y a quatre ans reste d'actualité. Ce problème urgent n'est toujours pas résolu. Des millions de femmes et de jeunes filles sont dans l'expectative.