Droits et autonomisation
L'objectif ambitieux annoncé au Sommet de Londres a eu de nombreuses répercussions différentes : regain d'intérêt pour la planification familiale et octroi de plus de financements, obtention d'engagements mondiaux pour offrir à plus de femmes l'accès aux services et aux programmes qu'elles veulent et dont elles ont besoin.
Fait important, le Sommet a également mis l'accent sur une nouvelle approche, selon laquelle les activités de planification familiale se fondent sur les principes des droits de l'homme, y compris les activités qui visent à générer la demande, à répondre au besoin non satisfait et à améliorer la qualité des soins. La promesse des programmes de planification familiale fondée sur les droits (PFFD) a poussé les acteurs mondiaux et nationaux à remettre en question leurs programmes et pratiques pour assurer que les droits des clients soient respectés et que les principes de pouvoir, d'accès, de disponibilité des contraceptifs et de qualité des soins soient rigoureusement suivis.
Durant les années qui se sont écoulées depuis le Sommet de Londres, différentes directives concernant la PFFD ont été mises au point. Elles fournissent des normes, des points de départ et de précieux conseils pour aider les pays et les professionnels de la santé à développer des programmes de planification familiale qui respectent et protègent les droits de l'homme. Il s'agit notamment de cadres issus de l'Organisation mondiale de la Santé, de l'Evidence Project, du Population Council et d'EngenderHealth, ainsi que des principes relatifs aux droits et à l'autonomisation de la planification familiale de FP2020 (voir encadré).
Principes relatifs aux droits et à l'autonomisation
de la planification familiale de FP2020
Pouvoir et autonomie
Disponibilité
Accessibilité
Acceptabilité
Qualité
Autonomisation
Équité et nondiscrimination
Choix informé
Transparence et responsabilité
Voix et participationZoom sur les Principes relatifs aux droits et à l’autonomisation de la planification familiale de FP2020
Ces directives ont attiré l'attention des acteurs nationaux en raison de l'importance qu'elles accordent à l'offre de services aux individus et communautés, tout en reconnaissant également l'importance d'un environnement favorable et de facteurs liés à l'approvisionnement.
Un nombre croissant de partenaires d'exécution introduisent une approche liée aux droits dans les programmes nouveaux et existants. Nous pouvons ainsi observer, pour la première fois, les étapes nécessaires pour mettre en oeuvre la PFFD et mesurer l'impact qu'elle a sur les programmes, les progrès et la vie des gens.
Plusieurs Indicateurs de base FP2020 donnent des informations sur certaines questions, comme le pouvoir et l'autonomie, la qualité, la disponibilité et le choix informé dans les 69 pays cibles. L'indice composite national de la planification familiale, une enquête mise au point par Track20 en 2015, essaye de capturer la mesure dans laquelle les programmes de planification familiale nationaux traitent les questions de la qualité, de l'équité et de la responsabilité, entre autres. D'autres partenaires FP2020 explorent également les façons de développer et, surtout, d'harmoniser les indicateurs pour veiller au respect des droits au niveau du professionnel de la santé. Cet organisme de recherche en développement aidera les donateurs, les pays et les développeurs de programmes à évaluer la validité de diverses approches de la PFFD.
En juin 2016, le Secrétariat FP2020 a organisé la réunion « Développer des programmes durables pour la planification familiale fondée sur les droits » à Londres, à laquelle ont participé des organisations de donateurs, des agences de mise en oeuvre, des groupes de recherche, des entités des Nations Unies et la société civile. Les participants ont partagé leurs efforts actuels en matière de suivi de la PFFD et de création de programmes en la matière. Ils ont entendu les points de vue de donateurs clés pour savoir comment les droits figurent dans leurs portfolios, ont exploré les difficultés et les tensions inhérentes à ce travail et ont identifié des approches qui ajouteront l'aspect des droits aux programmes nouveaux et existants.
Reconnaissant que l'approche fondée sur les droits est une question multisectorielle, le Secrétariat FP2020, l'USAID et l'Interagency Gender Working Group (IGWG) ont organisé ensemble une réunion sur le lien entre le genre et la planification familiale fondée sur les droits, ou l'autonomisation de la santé reproductive.
Cette discussion a été tenue en mai 2016 dans la ville de Washington et s'est concentrée sur des thèmes clés relatifs aux normes de genre, aux statuts et à l'autonomisation des femmes qui peuvent permettre de développer le travail sur les programmes fondés sur les droits. Les membres de la communauté du VIH/sida sont également entrés en contact pour savoir quel rôle ils pouvaient jouer. On remarque un intérêt accru pour le partage de ces principes avec la communauté de la santé maternelle et de l'enfant.
Le secteur de la planification familiale en est toujours à ses débuts en ce qui concerne l'exploitation du potentiel d'une approche fondée sur les droits. Cependant, il est évident que les niveaux du plaidoyer et de l'intérêt en la matière impliquent que de futurs progrès sont inévitables. Au cours de l'année prochaine, nous nous concentrerons sur l'amélioration de l'ensemble de faits et sur la création d'une communauté de pratiques où le partage fort d'idées peut se faire virtuellement, comme en personne. FP2020 soutiendra ce travail en organisant des discussions et en les renforçant, en développant et en partageant des outils:
- Que signifie l'approche fondée sur les droits ?
- Le travail de la qualité des soins continuera-t-il d'être intégré dans l'approche fondée sur les droits ou continuera-t-il d'être séparé et complémentaire ?
- Comment mesurer les progrès par rapport au respect des droits ?
- Est-ce qu'une approche fondée sur les droits permettra d'atteindre plus de femmes et d'améliorer la durabilité du programme ?
- Comment les gouvernements peuvent-ils mettre en place des politiques qui soutiennent cette approche fondée sur les droits ?
- Quelles sont les façons les plus viables de créer des plans d'action nationaux qui soutiennent la PFFD ?
- Comment offrir aux prestataires de services et directeurs de programmes, à tous les niveaux, la formation dont ils ont besoin pour assurer que les droits soient inclus dans leurs programmes ?
- Comment les plans des pays évaluent-ils la mesure dans laquelle les droits ont été respectés
À mesure que l'intérêt et l'expertise dans ce nouveau domaine de la planification familiale se développent et se renforcent, nous parviendrons à répondre à ces questions et d'autres encore.
Répondre au virus Zika
La propagation du virus Zika souligne l'importance vitale de l'existence d'une approche fondée sur les droits des soins de santé sexuelle et reproductive. La réponse des services de santé publics doit se baser sur les droits des femmes et des jeunes filles à décider elles-mêmes si elles souhaitent débuter une grossesse et quand, à prendre des décisions éclairées en fonction de ce qui leur convient le mieux et de leurs circonstances individuelles. Une réponse efficace doit également adopter une approche holistique de la santé sexuelle et reproductive, en mettant l'accent sur l'accès à une gamme de méthodes de contraception de grande qualité, qui comprend les préservatifs et les contraceptifs d'urgence.
Le Mécanisme de réponse rapide de FP2020 finance trois projets en réponse à la propagation du virus Zika. Au Nicaragua, Ipas vise à offrir aux jeunes des informations sur la contraception et la prévention du virus Zika. Ce projet englobe la formation de professionnels de la santé en ce qui concerne les services adaptés aux jeunes, la formation de pairs éducateurs et de vulgarisateurs sanitaires sur les techniques d'orientation vers d'autres services et la publication de messages sur le virus Zika. En outre, il cherche à obtenir le soutien du ministère de la Santé pour développer et adopter un protocole sur le traitement du virus Zika selon une approche fondée sur les droits.
En Haïti, Profamil travaille pour élargir l'accès à la planification familiale et aux informations sur la prévention du virus Zika dans les populations mal desservies. Ce projet comprend la formation de pairs éducateurs, une campagne à l'échelle nationale sur la planification familiale et le virus Zika et des cliniques mobiles pour desservir les régions difficiles d'accès. Également en Haïti, l'Hôpital Albert Schweitzer vise à accélérer l'utilisation de contraceptifs pour atténuer l'impact du virus Zika et prévenir les anomalies congénitales des enfants au plus fort de l'épidémie. Ce projet permettra de fournir à au moins 10 000 femmes et jeunes filles des informations sur la planification familiale, la gamme des options de contraception disponibles, les dangers éventuels du virus Zika durant la grossesse et les moyens de protection contre le virus Zika.