Méthodes modernes de contraception utilisées
Indicateur 9
L'indicateur de base 9 (Tableau des estimations 9), les méthodes modernes de contraception utilisées, présente les utilisatrices de contraceptifs modernes par méthode utilisée, selon les données d’enquête les plus récentes disponibles.
Les tendances des méthodes contraceptives utilisées sont complexes et reflètent les préférences influencées par les normes sociétales et culturelles. Les tendances peuvent également refléter les problèmes de disponibilité et d’accessibilité, y compris les politiques, les coûts, les infrastructures et la formation des professionnels de la santé. Cet indicateur nous permet de mieux examiner la composition de l’Indicateur de base 2, le TPCM, de mettre en évidence les principales méthodes de contraception dans un pays et d’identifier les éventuels problèmes d’acceptabilité ou d’accessibilité de méthodes spécifiques, ou les opportunités pour élargir l’accès à une plus grande gamme de méthodes.
Même s'il n'existe pas de « bonnes » méthodes utilisées ou de méthodes utilisées « idéales », on s'accorde généralement pour dire que fournir l'accès à une grande variété de méthodes représente une composante de la qualité des soins, ainsi qu'un principe important de la planification familiale fondée sur les droits. La disponibilité d'une gamme d'options signifie qu'il est plus probable que les femmes puissent choisir une méthode qui réponde mieux à leurs besoins et préférences. Ce facteur contribue donc à accroître l’utilisation de contraceptifs et le niveau de satisfaction des femmes.20 L’existence de méthodes plus diversifiées donne également aux femmes l’accès à des méthodes de contraception à plus longue durée et plus efficaces, ce qui réduit le risque de grossesse non désirée.
Si l’on observe les pays cibles, les méthodes modernes de contraception utilisées varient grandement, ce qui reflète les préférences des femmes, ainsi que les contextes divers dans lesquels elles vivent. La carte sur la droite présente la méthode moderne la plus fréquemment utilisée dans chaque pays (définie comme la méthode qui représente à elle seule la plus grande partie des méthodes utilisées).
Les contraceptifs injectables représentent la plus grande partie des méthodes utilisées dans 27 pays. Ce taux oscille entre un peu moins de 30 % du total des méthodes utilisées au Bénin et 76 % des femmes utilisant une méthode moderne en Éthiopie. Les pays caractérisés par un grand penchant pour une méthode, dans lesquels une méthode l’emporte sur les autres méthodes utilisées (et représente 60 % ou plus de l’utilisation des méthodes modernes), sont représentés par un triangle. Ce penchant peut indiquer l’existence de préférences et de normes socioculturelles concernant certaines méthodes. Par ailleurs, il peut s’expliquer par la présence de problèmes dans le système des soins de santé, tels que des infrastructures limitées, des ruptures de stock de certaines méthodes ou la subjectivité des professionnels de la santé.
33 des 69 pays cibles disposent de données suffisantes recueillies depuis l’époque du Sommet de Londres pour examiner les changements au niveau des méthodes utilisées. Nous avons comparé les données des enquêtes les plus récentes de ces pays à celles des enquêtes précédentes du même type. L’écart moyen entre les enquêtes était de 6,4 ans (cette période oscillant entre 1 an et 16 ans). Le changement moyen annuel de la prévalence de la méthode a été calculé pour chaque méthode. Certains pays, comme le Malawi, ont connu une croissance incroyable du TPCM (14 points de pourcentage de plus sur 5 ans), stimulée par une augmentation de la prévalence de méthodes particulières (implants et contraceptifs injectables) et une diminution de l’utilisation des méthodes traditionnelles. Pour d’autres pays, comme l’Égypte, on observe peu de changements au niveau du TPCM, mais bien au niveau des méthodes utilisées. On constate en effet une augmentation de l’utilisation de la pilule et des contraceptifs injectables, qui contrebalance quelque peu le déclin de l’utilisation de DIU.
Parmi ces 33 pays disposant de données sur les tendances récentes, 13 (ou 40 %) ont observé une augmentation de la prévalence des LARC entre leurs deux enquêtes les plus récentes. La croissance la plus rapide a été observée au Malawi, un pays dans lequel la prévalence des LARC a augmenté de 2 points de pourcentage par année entre 2010 et 2015. Le Kenya, le Sénégal et le Zimbabwe ont également connu une croissance importante des LARC. On observe en effet des augmentations de la prévalence de plus de 1 point de pourcentage par année. On a observé la plus grande croissance de la prévalence des LARC chez les femmes sexuellement actives et non mariées au Sénégal. En effet, la prévalence a augmenté de 11 points de pourcentage entre l’EDS de 2012–13 et l’EDS de 2014, avec une croissance des DIU et des implants.
Les méthodes qui connaissent actuellement la croissance la plus rapide de la prévalence sont les contraceptifs injectables et les implants. Cette tendance persiste depuis le rapport de l’année passée. Alors que les augmentations de l’utilisation des contraceptifs injectables continuaient généralement d’appuyer leur prédominance sur les autres méthodes utilisées (ou penchant pour une méthode dans certains pays), l’accroissement de l’utilisation des implants augmente la diversité des méthodes utilisées dans différents pays.
20. Ross J, Stover J. Use of modern contraception increases when more methods become available: analysis of evidence from 1982–2009. Glob Health Sci Pract. 2013;1(2):203-212. http://www.ghspjournal.org/content/1/2/203.full