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Arrêt des contraceptifs

Les 300 millions d'utilisatrices de la planification familiale dans les pays FP2020 ne forment pas un groupe statique.

Les femmes et leurs partenaires pourraient arrêter d'utiliser une méthode moderne de contraception ou passer à une autre méthode pour différentes raisons. L'arrêt des contraceptifs représente un obstacle aux objectifs de FP2020. En effet, les données indiquent que de nombreuses femmes commencent à utiliser les contraceptifs, puis les arrêtent, et risquent donc de vivre une grossesse non désirée. L'analyse des données d'EDS disponibles de 21 pays depuis 2012 démontre que les taux d'arrêt sont particulièrement élevés pour les méthodes à court terme, y compris la pilule et les contraceptifs injectables. Ensemble, les taux d'arrêt pour des raisons liées à la méthode et d'autres raisons qui ne sont pas liées à la fertilité suggèrent que plus de 20 % des utilisatrices de chacune de ces méthodes ont arrêté de les utiliser dans les 12 mois.

Même si les raisons de l'arrêt varient, les raisons les plus fréquentes, outre les raisons liées à la fertilité (comme l'arrêt pour débuter une grossesse), sont liées à la méthode. Il s'agit notamment d'effets secondaires/de raisons de santé, de l'échec de la méthode et du souhait d'utiliser une méthode plus efficace. Certaines utilisatrices arrêtent d'utiliser une méthode de contraception et passent à une méthode différente. Le passage à une autre méthode, qui survient le plus souvent chez les utilisatrices de méthodes à court terme, peut s'expliquer par différentes raisons, telles que les ruptures de stock de la méthode préférée de l'utilisatrice au point de prestation de services. Tous les passages à une autre méthode ne sont pas négatifs. Une femme pourrait décider d'arrêter d'utiliser une méthode particulière pour en utiliser une autre qu'elle préfère, ou pourrait passer d'une méthode à court terme moins efficace à une méthode à long terme plus efficace, qui protège mieux du risque de grossesses non désirées.

D'autres raisons de l'arrêt pourraient être liées à l'environnement des services dans lequel les contraceptifs sont fournis : des facteurs tels que la qualité des services, la disponibilité des méthodes et les mécanismes d'orientation vers des services. Nous menons des interventions dans les pays FP2020 pour traiter les causes de l'arrêt des contraceptifs qui sont liées à la méthode et aux services. Cependant, l'arrêt reste difficile à mesurer. La majorité des données actuellement disponibles sur l'arrêt des contraceptifs proviennent d'enquêtes rétrospectives et de calendriers contraceptifs, qui ne sont pas applicables au suivi de la méthode utilisée par une cliente au fil du temps. Ces informations peuvent être recueillies via des systèmes d'information de gestion de la santé qui suivent des utilisatrices individuelles de façon longitudinale, comme l'ont démontré certains professionnels de la santé du secteur privé. Ces systèmes permettent d'espérer un suivi et une évaluation plus efficaces, mais ils n'ont pas été intégrés dans les programmes de planification familiale du secteur public.

Des investissements supplémentaires au niveau du recueil des données et du suivi et de l'évaluation peuvent produire de meilleures informations au sujet des dynamiques de l'utilisation des contraceptifs : ces informations peuvent être utilisées pour développer et améliorer les interventions programmatiques destinées à réduire l'arrêt des contraceptifs. Pour atteindre l'objectif ambitieux de FP2020 et en fin de compte réaliser les ODD, il sera nécessaire d'élargir l'accès à la planification familiale. Cependant, il faudra également garantir que l'on continue à répondre aux besoins de contraception des utilisatrices actuelles. Il est crucial de lutter contre l'arrêt des contraceptifs pour répondre à ces besoin.